FEBVRIER 1594*                           6oi
Halliers, maison appartenante à M. de Victri, pré* Orleans, où il se trouva avec messieurs de La Chastre, Givri et Villeroy.
Ce jour de dimanche, Guarin us prescha trois heures et demie ; fist une répétition de tout ce qu'il avoit pres­ché depuis la Saint-Remi jusques à ce jour, qui n'es­toient que déclamations catilinaires contre le Bearnois et les politiques, et ceux de la justice, qui maintenoit •litre leur support. Dit qu'on n'en vouloit qu'aux bons catholiques; qu'en allant par les rues, on leur donnoit des atteintes et des broccards qu'ils estoient contraints d'avaler ; que l'on ne leur respondent qu'injures; et sur les justes plaintes qu'ils proposoient, qu'on les menas-soit d'un fond de cachot et de prison. Qu'il y avoit quinze jours qu'un politique estoit entré jusques dans sa chambre avec un poingnart pour le tuer ; qu'on ne lui en avoit point fait de justice, encores qu'il le l'eust demandée ; mais quand il y avoit quelcun des leurs en peine, ou quelque autre bon catholique, que jamais ils n'en pouvoient sortir, et qu'ils estoient traictés aux prisons pirement que les chiens : par où on connois­sent que c'estoit de la justice d'aujourd'hui, et comme ils ne valoient rien, estant la pluspart d'eux politiques, atheistes et bearnistes. Et par tels et semblables propos, faux et controuvés, amusoit le peuple, et l'incitoit à faire une sédition.
Le lundi 21 de ce mois, veuille de quaresme pre­nant , le duc de Maienne, importuné du duc de Feria, du légat et des Seize, envoia par Choulier, qui estoit des leurs, six billets à six bourgeois de Paris politiques, où pour Ie moins tenus pour tels : à sçavoir, à Lassus, **$ecchu, Chocquard, de Rosnel, le commissaire Le Sfge,
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